Carnet d'aventures d'Ixiniaä Naha (1ère page)

Shankaryan, 11ème jour de Suerti

« Voilà de nombreuses années que je n’avais pas de nouveau subit un exil… La dernière fois, j’étais enfant, et je fuyais avec mère loin du mange-monde…
Le bateau dans lequel je suis prend la direction d’Adélie, l’île reikonne. Ce vieux rafiot tangue pas mal, l’odeur y est infecte et les quelques passagers humains présents me dévisages bizarrement. J’ai cette folle sensation de meurtre qui me reprend… Je la sens au plus profond de moi, cette présence qui me parle, qui cherche à me pervertir toujours un peu plus... »

« Le capitaine, qui au passage était repoussant et trapu, nous a dit que nous arriverions d’ici quelques minutes. Les côtes reikonnes sont visibles. Le vent est glacial, mais j’y suis habituée. Je vais aller me dégourdir les jambes sur le pont et admirer le paysage en attendant notre arrivée dans la capitale : Maborachi. Je me demande qui a eu l’idée de baptiser cette ville ainsi, mais ses goûts sont plutôt moche ou alors cet homme ou cette femme avait trop abusé de l’alcool local… »

« J’ai débarqué il y environ une heure. J’avais à peine déposé le pied à terre, que des humains nous faisaient un petit discours de bienvenue venant du roi lui même. J’écoutais d’une oreille distraite… Puis je fus enfin libérée, libre de partir, et sans demander mon reste.
J’ai remarqué que l’île reikonne était en fait un archipel de petites îles... Adélie est assez vaste, il me faudra plusieurs jours pour l’explorer.
J’ai commencé à visiter les alentours du château. Ce dernier est assez majestueux avec ses hautes tours sombres. Ce royaume me convient parfaitement à première vue. Il est aussi sombre et ténébreux que l’est mon âme. Et son climat est aussi glacial que je le suis… Parfait ! »

« J’ai pu repérer les différents marchands de la ville. J’ai pris la peine de cartographier un peu toute la zone, bien que ce travail m’exaspère au plus haut point. Ils me seront bien utile prochainement mais pour le moment, je suis plutôt fauchée. J’ai beau fouiller ma besace, je n’ai que quelques opales… Rien de bien alléchant, pas de quoi de se payer un bon jambon d’harpie…
Heureusement, j’ai pu trouver quelques petites choses intéressantes dans le bateau. Je pense notamment aux trois potions de soin. Et puis ce bibliothécaire… Il contribuera à ma richesse ! J’ai pu lui dérober dans son sommeil pendant le voyage, un livre que je n’ai pas encore pris le temps de lire ainsi qu’une étrange recette que je vais garder précieusement. »

« J’ai fais la connaissance de la guide reikonne, Orianne. Sous ses airs de bonne femme, elle n’en reste pas moins malicieuse… et je sens une assez grande force en elle. Peut être à tort. Quoiqu’il en soit, cette femme aura des choses à m’apprendre… Il me faudra la re-côtoyer assez souvent j’en ai peur… Je prendrais sur moi… La compagnie des hommes m’insupporte déjà. »

« La nuit est tombée. Je n’ai pas fait grande chose. Je sens au fond de moi cette bête immonde qui cherche à refaire surface. Elle veut me forcer à tuer, à me délecter du sang de ces humains qui se battent tout autour de moi. Pendant que j’écris ses mots je résiste. Je vois d’étranges créatures plus loin. Apparemment, elles répondraient au nom de djinns… Je n’ai rien pour me battre… quoique… ces cailloux feront l’affaire. Je vais assouvir mes pulsions meurtrières de la journée en lapidant ce petit djinn au petit matin avec mes cailloux… Je m’en lèche les babines d’avance… »

1ère page du carnet d’aventure d’Ixiniaä Naha,
intitulé : Un nouveau départ.