L'exil d'un népourien

Sur une île lointaine, où seul le rythme des vagues venait perturber le repos des âmes qui y résidait, un homme en armure parcourait lentement la rangée des stèles alignées. Alors que ses yeux regardaient avec peine tout ses amis disparus, il avançait vers la dernière, ou la première, des tombes du cimetière népourien.

Arrivé devant elle, l'homme s'agenouilla, à bout de force, rempli de tristesse. Après un long silence où seules les larmes parlèrent, l'homme osa enfin regarder la pierre tombale....

-Maître, je suis désolé, j'aurais du venir vous rendre hommage bien plus tôt. J'ai parcouru l'immensité du monde pour vous oublier, vous et mes compagnons, mais maintenant, je sais que ce n'était pas la solution. Votre chair a disparue mais toutes vos leçons, vos croyances et vos espérances persistent en moi. Que diriez vous en voyant votre peuple maintenant?
Les seizons ont toujours agi dans l'ombre, pratiquant la traîtrise si besoin, ne pensant qu'à leur propre intérêt, à leur propre survie. Mais maintenant... Maintenant, les gens changent.
Peut être car il n'y avait plus personne pour proclamer de vive voix votre parole?

Depuis quand le peuple seizon est il habité par des sentiments nobles? Depuis quand faisons nous passer l'intérêt d'un autre peuple avant le notre? Nous? Le peuple du commerce et de la richesse? Où se trouve notre intérêt à prendre part à une guerre qui ne nous concerne pas? qui plus est, à prendre part en faveur des faibles? Nous avons déjà perdu tant de richesses et nous n'avons rien gagné...

Maître, que dois je faire? Ma voix s'est éteinte au fil du temps et la force a abandonnée mon esprit... Je me souviens... Je me souviens du temps où nous nous opposions à Arutha le conquérant et à ses troupes de l'arcanum. Pourtant, malgré leurs méthodes, ils ont toujours agi en faveur du peuple seizon. Et maintenant? que reste t'il? Notre philosophie est elle toujours seizonne? Avons nous réussi à évoluer avec elle ou sommes nous encrer dans le passé?

L'homme se tût, comme si il écoutait le vent et, après de longues minutes, se releva

-Merci maître.

L'homme se retourna et repartit d'où il était venu. Il ne restait comme preuve de sa venue qu'une cape. Une cape verte que l'individu avait détaché en partant