Au comptoir

Dame Geneviève entre dans la Taverne de la Licorne Blanche. Les gonds grincent tandis que la porte massive pivote lentement. Désert. L’endroit n’est vraiment pas fréquenté mais ne semble pas neuf pour autant. L’ambiance est… surprenante. On a l’impression que la décoration est disposée ça et là sans pour autant être harmonieuse. Sur la gauche, un animal massif empaillé prend tout le coin de la pièce. La pauvre bête ne semble pas dater d’hier. La poussière s’est accumulé sur son pelage rendu terme par le temps. Un peu plus loin, quelques tables et chaises éclairées tant bien que mal par la lueur vacillante des chandelles. L’ambiance pourrait presque en devenir feutrée si l’agencement des meubles n’était pas chaotique. Aucun ordre ne semble régir cet endroit presque laissé à l’abandon. L’entretien inexistant renforce l’aspect miteux et vermoulu dégagé par la pièce principale dans laquelle Geneviève se trouve. Le comptoir est tout sauf luisant. Des traces d’alcool ayant séché souillent le zinc, laissant des donnant l’impression de saleté plus ou moins douteuse.

Du coup, la guerrière fait plutôt tâche dans le décor, un contraste flagrant. Ses vêtements d'un bon état semblent être un luxe comparé à l'état général du lieu. Son bas de pantalon est fendu sur le côté, laissant apparaître des cuisses fines et élancées. Son haut s'ouvre sur un poitrine large, qu'elle ne semble pas hésiter à mettre en avant. La rumeur court que certains messieurs en auraient déjà profité depuis son arrivée récente mais nul ne sait si c'est fondé ou non... D'un vingtaine d'année, sa chevelure auburn se marie à ravir avec sa tenue vert émeraude. D'un pas sûr, ou plutôt semblant sûr, elle s'avance vers le petit homme rabougri qui semble être le tenancier. Elle prend le tabouret le moins délabré et s'assied. Elle essuie alors de sa main le zinc du comptoir et s'y installe tranquillement, mettant sa lourde poitrine en valeur.

- Bonjour

- B'jour M'dame. Je vous sers quelque chose? Il rougit en voyant la posture de la dame.

Dame Geneviève regarde alors les bouteilles derrière l'homme et hésite, puis choisit la moins sale...

- Oui, ce sera celle-là, la liqueur là-bàs. Elle montre la bouteille du doigt. Pas très fréquenté dîtes moi...

- Wep, vous êtes la première seizonne que je vois depuis un petit moment.

- Je ne suis pas seizonne mais mizue...

L'homme la regarde de haut en bas, notant la tenue verte.

- On dirait pas mais bon...

- Être mizue empêche-t-il d'aimer le vert?

- Non non, j'ai rien dit. Puis il lui sert son verre.