Entre assassins...

[Ixiniaä Naha]

"Haaaaaaaaaaaa ! Enfin l'air libre, enfin la lumière du soleil, enfin cet air glacial sur ma peau…"

Ixiniaä beuglait à tue tête sur la place du château et respirait à pleins poumons cet air frais qui lui avait tant manqué.
Elle venait de passer près de quatre semaines à l'intérieur du château de Jack. Ce dernier avait été le théâtre d'une énorme boucherie. Les quatre royaumes humains s'étaient livrés une bataille sans merci pour être celui qui aiderait au mieux Jack à rapporter ses lanternes égarées. Les affrontements avaient été sanglants, Ixiniaä était heureuse. Ces labyrinthes sombres lui avait permis de s'exercer à son loisir favoris.. La traque à l'homme.
Elle avait pu tuer et aider à tuer un nombre important d'ennemis.

La créature ferma les yeux. Elle respirait l'odeur de ses mains encore tachées de sang.. Puis elle les plongea dans la neige pour les nettoyer avec un sourire énorme aux lèvres.
L'archère avait pu reconnaître un peu plus encore les talents de ses compagnons de clan. Elle qui était entrée au sein de La Main Noire pour approcher le pouvoir - et c'est toujours le cas - commençait à trouver les diverses personnalités qu'elle côtoyait de plus en plus intéressantes… Cependant, elle ne savait toujours pas en qui elle pourrait avoir confiance pour ses futurs plans…

Ixiniaä Naha regarda autour d'elle. Quelques guerriers reikons, qui étaient venus aussi dans le château de l'envoyé de Polkiu, avaient aussi prit la décision de revenir. Elle scrutait tous ces guerriers avec attention… Elle cherchait quelqu'un… Une femme… La reine…
Rien.
Personne.
Aucune Tsukiko nulle part.

"Je serais bien restée aussi mais bon…"

En effet, Ixiniaä aurait adoré rester pour fouiller le temple de Nextépé… Mais cette chance de pouvoir rentrer avant la reine, elle se devait de la saisir immédiatement. Elle s'empressa d'aller au château. Les alentours étaient extrêmement bien gardés, et le château encore plus. Mais une Erinnye, il n'y en avait pas des milles et des cents dans Maborachi. Elle était connue des gardes et des érudits du château, enfin assez pour pouvoir progresser à l'intérieur de la forteresse reikonne malgré leur réticence et leur surveillance.
Ariankas avait été Roi, Herumor général des armées, Ariana gardienne du culte et désormais c'était Eloane qui était à la tête de l'armée. Chaque personne du clan était donc connue des sages et des conseillers du Royaume… Il ne fallait pas que ces hauts dignitaires soient dans des clans espions ou bien côtoient des ennemis du peuple Reikon.
Ixiniaä n'y avait pas échappé, elle avait été surveillée. Une enquête, peu fructueuse, avait été faite sur elle. Ses desseins n'avaient pas été percés à jour par les espions mais pourtant, les grands érudits et les conseillers du Roi ne la portaient pas dans leur coeur. Ils avaient découvert une créature qui n'aimait que la mort et qui pouvait s'avérer dangereuse.
Mais Herumor se portait garant d'elle. L'imbécile qu'elle pensait…

Elle passa les premières enceintes sans trop de difficulté malgré les multitudes de questions sur sa présence en ces lieux et des personnes à franchir pour passer d'une cour à une autre, d'une enceinte à une autre.
Le château de Maborachi était une vraie fourmilière, mais une fourmilière gardée becs et ongles.
L'archère se dirigea d'abords aux écuries pour y laisser Kaälim. Par contre, elle prit soigneusement sa mangouste avec elle. Puis elle tourna et leva la tête vers les immenses tours noires du château. Les quartiers du Roi ou de la Reine, des conseillers, des érudits… C'est dans ces tours qu'elles devaient rentrer, mais encore fallait-il y arriver. Ixiniaä avait marché en contemplant cette architecture imposante sans trop réfléchir et elle était déjà arrivée, à son plus grand étonnement, à une des entrées de la tour.

"Hey toi là ! Qu'est-ce tu fous ici ?"

Un des gardes, vêtu d'une simple côte de maille et des tissus noir en dessous, s'approchait de la reikonne, l'air mauvais. Il tenait dans sa main une hallebarde de pas loin de deux mètres, avec une belle lame en acier. C'était un gigantesque gaillard pour tenir une telle arme.
Il fut très vite suivi par deux autres gardes déjà un peu moins grands et vêtus de la même manière, qui eux étaient armés d'épées.

"C'est pas une humaine, regarde ses petites ailes.. C'est l'autre, je sais plus comment l'appelait notre capitaine… Ilinia, Irinia ou je sais plus trop quoi.."
"Ha ouais je me souviens, l'autre furie là." Repris le garde à l'hallebarde.

Ixiniaä tourna délicatement la tête vers les trois hommes à l'écoute du mot 'furie'. Et elle scruta le regard de chacun des gardes de ses yeux rouges.

"Qu'est-ce t'as à m'regarder comm'ça ? Réponds à mes questions. Qu'est-ce tu fous ici ?"

Avec un calme irréel, l'archère répondit d'une voix claire à l'homme qui l'assassinait de questions.
"Je ne suis pas une furie… Mais une Erinnye. J'aimerais que les humains puissent noter la différence une bonne fois pour toute.. Enfin une demi Erinnye serait plus juste d'ailleurs."

Elle se rapprocha de l'imposante porte en chêne qui lui faisait face puis posa la main dessus.
"J'ai besoin de rentrer à l'intérieur."

Les trois fantassins se regardèrent pendant quelques secondes avant d'éclater de rire en même temps. Le premier garde à l'hallebarde était le plus bavard. Il répondit à la femme.
"Non mais vous entendez ça ha ha.. Elle a besoin de rentrer. Vous êtes devenus reine demoiselle ? Vous êtes désormais conseillère ou mieux peut être une érudite ? On ne rentre pas dans ces tours comme dans un moulin ma belle.."

Ixiniaä avait beau être non humaine, elle avait tout de même une apparence assez proche des humains. Même si bon nombre de grandes personnalités dans le château voyaient en elle une créature ténébreuse, psychopathe et dangereuse - choses dont ils avaient tout à fait raison - et qu'elles étaient horrifiées et révoltées qu'elle puisse être abritée au sein de Maborachi, ce n'était pas le cas au sein des citoyens de la ville. Au contraire même, à l'intérieur de son corps elle avait beau être rongée par les ténèbres, à l'extérieur, elle n'en restait pas moins belle femme, si bien qu'elle s'était déjà fait courtiser à quelques reprises… Pour son plus grand malheur… Elle n'avait que faire de l'amour.

"Non rien de tout ça… On m'envoie juste venir chercher quelques effets personnels du défunt roi Ariankas. Je suis Ixiniaä, lieutenante du clan La Main Noire soldat."
Elle venait de répondre au gaillard en affichant un petit sourire narquois et tout plein de provocation. Ce dernier avait été touché, un petit rictus du à la colère était perceptible et n'avait pas échappé à Ixiniaä qui s'en amusait.

"Et ton autorisation ?"
Elle soupira…
"Je n'en ai pas… Les affrontements dans le château de Jack m'ont séparé de notre reine et de mon chef de clan Herumor… Ils n'avaient pas encore rédigés de lettre… Mais je sais que si reviens les mains vides auprès de mon chef, je reviendrais avec lui et ce n'est plus gardes de ce château que vous serez tous les trois, mais des vigies dans les vieilles bourgades éloignées de la ville."
Puis elle se mit à glousser, espérant en son for intérieur que ces imbéciles tomberaient dans le panneau.
Il y eut un silence, puis les trois gardes se mirent à se parler… La reikonne eut un espoir… Le garde à l'hallebarde répondit, comme à son habitude.
"Il y a peut être du vrai dans ce que tu dis, mais sans autorisation, ne nous pouvons pas te laisser passer. Ce sont les ordres."
"Très bien… je vous aurais prévenu… Je reviendrais vite avec Herumor…"

L'un des deux gardes à l'épée demanda l'attention du gaillard puis lui chuchota à l'oreille. Le gaillard rappela l'erinnye.
"Reviens là !"
L'archère souria, puis reprit un visage sérieux et se tourna vers les gardes et s'approcha sans un mot.
"Bon… Euuh… On va te laisser rentrer mais à une condition… Ces deux là t'accompagnent…"


La reikonne déambulait désormais dans les couloirs des hautes tours du château, accompagnée de ses deux fidèles soldats qui ne la lâchaient pas des yeux.
Elle avait réussi à rentrer non sans mal, mais elle n'avait pas prévu de devoir se coltiner des gardes… Elle réfléchissait à un moyen de leur fausser compagnie. Elle regarda sa petite mangouste qu'elle avait apprivoisée et domptée sur Epique et elle souffla quelques mots. La mangouste sauta de ses mains et se mit à courir dans le couloir puis bifurqua sur la droite dans un petit escalier.

"Häm Târo ! Reviens !" cria la reikonne. Puis elle se mit à courir à sa poursuite.

Les deux gardes, surprit dans un premier temps, se mirent à courir également mais ils avaient déjà prit un peu de retard.
"Arrêtez vous, vous devez rester avec nous."

Mais dans le labyrinthe de couloirs, de pièces, d'escaliers qu'étaient ces tours, Ixiniaä sema rapidement ses deux amis. La mangouste la rejoignit et poussa des petits bruits, comme si ce jeu l'avait amusé.
Après avoir attendu quelques minutes, elle se faufila discrètement, telle la rôdeuse qu'elle était, dans les couloirs pour atteindre les quartiers de la reine… Shoshuro Tsukiko...

[Ixiniaä Naha]

Ixiniaä progressait difficilement. A plusieurs reprises, elle s'était perdue ou avait tourné en rond. Et elle devait éviter un maximum les personnes présentes et les soldats.
L'archère tentait de se repérer avec les indications que le garde à l'entrée de la tour lui avait fournit. Il lui avait donné l'emplacement des anciens quartiers de l'ex Roi Ariankas, désormais à l'abandon… Qui étaient au même endroit que ceux de la Reine Shoshuro Tsukiko.
Après de longues et interminables minutes, elle venait de déboucher sur un large couloir. Des tableaux, retraçant des guerres et des épopées d'héros Reikons habillaient les murs. Un immense tapis de couleur sombre était au sol. Quelques meubles sculptés étaient disposés ci et là. La Reikonne avançait lentement, profitant de sa présence en ces lieux pour observer tout ce qui se trouvait autour d'elle avec attention. Elle était arrivée à destination.

Iiiik !
Une porte se mit à grincer !
Ixiniaä Naha se précipita derrière un des meubles du couloir. La porte qui donnait dans l'ancienne chambre d'Ariankas venait de s'ouvrir. Un vieil homme était en train d'en sortir avec un livre à la main. Il referma la porte derrière lui à l'aide d'une petite clé difforme qu'il accrocha ensuite à sa ceinture grâce à un petit fil en laine. Le vieux Reikon descendait les marches tandis que la rôdeuse le suivait avec discrétion. Puis il bifurqua à la première sortie pour aller s'asseoir dans une grande pièce commune, qui n'était autre qu'une petite bibliothèque. Ixiniaä attendait à l'entrée. Elle voyait la clé pendre, attachée à son petit bout de ficelle. La dresseuse chuchota à nouveau quelques mots à la mangouste qui s'empressa de rentrer dans la salle, vers l'homme…
Elle sectionna de ses dents le petit fil de laine et attrapa la petite clé. La Reikonne du attendre patiemment le retour de son animal, qui mettait un peu de temps à avancer avec son objet volé. Une fois arrivée à portée de bras, la jeune erinnye chopa d'un geste vif la mangouste et la clé avant de retourner rapidement devant la porte où était sorti le vieil homme.

Il lui fallait ramener deux ou trois affaires pour que son excuse paraisse crédible.
L'intérieur de la chambre était glacial et sombre. Elle n'était plus du tout chauffée et éclairée. Il ne restait plus grand chose… Elle s'empressa de ramasser quelques cartes qui trainaient sur une table et un poignard, soigneusement rangé dans ce qui était autrefois surement une armurerie. Puis son attention fut attirée par une porte. En réfléchissant à la disposition des lieux, Ixiniaä comprit qu'elle donnait directement sur les quartiers de la Reine… Les deux pièces se joignaient.
Elle se pencha pour observer la serrure quand tout à coup…

*Attends ! Tu ne l'ouvriras pas seulement avec les quelques talents que tu as de voleuse… Cette porte est inondée de magie noire…*

La jeune reikonne se stoppa… Elle n'avait pas senti le démon en elle remonter depuis un long moment, et là, voilà que sans prévenir, il essayait de prendre le contrôle de son corps. Ixiniaä balbutiait des incantations d'un autre monde tout en joignant les gestes à la parole.
Clac !
La porte venait de s'entrouvrir.

*C'est bon…*

Le démon venait, pour la première fois de sa vie, de l'aider. Il avait même prêter de sa puissante magie… Chose encore qui n'était jamais arrivé et qu'il se refusait de faire par fierté.
Mais il était prisonnier de ce corps, et n'avait aucun intérêt à ce qu'il n'arrive quoique ce soit à son hôte…

"Pourquoi as-tu…"
*Je suis comme toi ! Je suis autant intéressé que toi parce ce que l'on peut trouver à l'intérieur… Je sens tellement de chose, des auras si puissantes… Allez dépêche toi !*

L'erynnie se releva. Elle trouvait le comportement de ce démon en lui étrange. Elle se demandait ce qui pouvait l'intéresser ou bien.. lui faire autant peur au point de l'aider à découvrir les secrets de la Reine.
Elle devait se ressaisir et ne plus y penser pour le moment. Elle devait se concentrer sur sa collecte d'informations.
Elle poussa la porte… La pièce dans laquelle elle venait d'entrer était grande. Il y avait un grand meuble sculpté où Tsukiko rangeait des vêtements. Ixiniaä fut étonnée de voir autant d'habits différents, pour toutes les situations et de toute classes sociales, aussi bien de l'habit de Reine, de noble, que de guerrière ou même de citoyenne. Ils avaient tous un point commun. Ils étaient sombres et discrets. Elle pouvait, avec, se fondre parmi n'importe quel type d'individu.
Il y avait une grande table au milieu de la chambre, mais au grand étonnement de l'archère, aucun papier… Seulement quelques outils servant apparemment à régler des marionnettes et d'autres outils classiques de marionnettiste.
La Reikonne se déplaça ensuite vers des étagères où étaient entreposés et stockés différents récipients, contenant aussi bien de la terre que de l'eau, différents matériaux et végétations plantées en pot. Peut être pour confectionner des poisons pensa Ixiniaä. Elle continua la fouille pour s'intéresser à l'armurerie personnelle de Shoshuro Tsukiko.
La jeune lieutenante venait d'être fixée en voyant les armes. Il n'y avait que des dagues, des couteaux de lancer, des poignards, des stylets et un Kris. Elle souriait…

"Intéressant… Je me frotte à un assassin confirmé vu les tenues et ce que j'ai là…"

Elle prit dans sa main l'une des dagues et avec des gestes habiles et expérimentés, elle fendait l'air avec la lame sans quitter l'arme des yeux.
"Parfaitement équilibré… Si seulement j'avais encore un tel équipement… Dommage que j'ai du tout laisser et abandonner en venant ici."

Puis elle reposa l'arme avant de se souvenir un détail… Elle était pensive et réfléchissait.
"Elle est également archère tout comme moi… On se ressemble au final… Elle a développé son art au combat à distance sachant qu'elle maîtrise déjà le corps à corps."

Son regard se posa sur un coffre. Elle posa ses mains dessus et souleva le couvercle. A première vue, il devait servir à ranger la marionnette pensa Ixiniaä. Elle caressait l'intérieur tout en se replongeant dans ses pensées…
"A ce que j'ai pu voir pendant nos affrontements contre les Seizons, la marionnette se bat et Tsukiko lui parle… Je ne sais pas comment ni pourquoi… Un esprit ? Un fantôme ? Tsukiko serait douée de magie ou bien.. est-elle simplement folle… Quel est son secret, petit coffre… Quel est son secret…"
Elle continuait de caresser l'intérieur de l'objet...
*La marionnette est très dangereuse…*

[Shoshuro Tsukiko]

L air frais.
Tsukiko était rester un peu dans l étrange monde des citrouille, elle devait parler avec Jack.
Il lui appris des choses intéressante au sujet de Nextépé, et fut fort surpris des demande de la jeune reine... surprendre un avatar, c était chose rare.
Elle se sentait crasseuse, il lui fallait un bain.
kyoso avait besoin d entretien aussi, le souterrain était quelque peu humide.

Elle se dirigea vers le château.
Les gens du peuple se prosternent devant son passage, souvent plus de la crainte que du respect ou de l affection.
Enfin les portes, les garde se mette au garde à vous devant leur souveraine.

"-Salutation messieurs.
Des évènement notable pendant mon absence?

-Votre altesse, rien de particulier.
Sauf peut être un peu plus de doléance de la part des fermiers qui se plaigne encore des djinns de glace..."

Un autre garde arrive essoufflé et interrompt l entretien.
"-Le petit monstre n est pas sortie?"

Il remarque la reine, marque un arrêt, et se poste droit comme un I devant celle qui semble fort peu satisfaite d être dérangé.
"-Soldat! Quel 'petit monstre'?

-Euhh... iffia... ixiaiiiaa ... enfin la bestiole du clan de la main noire, celle avec les ailes.
Elle est venus chercher les effets personnels de feu Sire Ariankas, sur demande de sire Herumor.
Et vus qu elle n avait pas son autorisation, bin on la escorter pour la surveiller et..."

Elle stoppa l explication.
"-Et elle vous à faussée compagnie...
Avez vous envoyez quelqu un dans la chambre d Ariankas?

-Euh... non, mais...

-Faites le! Même si il est fort peu probable qu Herumor veuillent récupérer quoi que ce soit de l ancien roi, autant vérifier si elle y est.
Et puis bloquez toute les issues jusqu a nouvel ordre, personne ne doit sortir ou rentrer tant que je n ais pas éclaircie cela, on ne sait jamais.
Elle possède des ailes aussi... Postez des archers sur les toits et que les tireurs sur les remparts surveillent aussi bien le ciel que le sol!
Fouillez partout!
Si vous trouvez l intruse vous me l amener."

Tsukiko désespérait de voir la sécurité ridicule de ce domaine, si la mascotte de la Main Noire n avait pas à être la, la reine punira les responsables qui l ont laisser rentré...

La jeune femme se dirigea vers sa chambre pour se changer et commander son bain.
La date du rendez vous avec Arodin, son professeur de langue, était pour bientôt: il lui fallait du coups reprendre les études en langues anciennes, de trop nombreux livres rester incompréhensible pour elle.

La porte de sa chambre était enfin en vus, elle allait enfin pouvoir profité de quelques instants de calme, les gardes devrait être capable de trouver l archère seule.
Elle fut arrêter dans son élan par Kyoso.
La marionnette devait enlever la protection magique, mais... c était déjà fait.
Kyoso absorba la flamme d une torche du couloir, aux cas ou.
La protection dissipée ne pouvait vouloir dire qu une chose: l intruse devait être passé ici, mais il rester une question: Y était t elle encore?

[Ixiniaä Naha]

La pièce avait été scruté en large, en long et en travers. Malheureusement pour Ixiniaä, la reine Tsukiko n'avait rien laissé de compromettant en évidence. Même si elle avait réussi à se faire une bonne idée des compétences de la reine et de son goût pour l'assassinat, elle n'avait pu trouver aucune information sur ce que pouvait bien être cette marionnette et le pourquoi de son omniprésence au côté de l'archère.
Un remue ménage à l'extérieur du château attira l'attention de la jeune erinnye. Elle s'approcha de la fenêtre et vit de nombreux soldats courir dans tous les sens et des archers se placer sur les murailles autour de la cour. Peut être que la reine...

"Bon... Il est grand temps de partir on dirait. Ils ne tarderont surement pas à venir par ici." Elle parlait à haute voix, à elle même, pendant qu'elle évaluait la situation dehors.

La lieutenante de La Main Noire reprit les cartes d'Ariankas qu'elle rangea soigneusement dans sa besace, là où sa petite mangouste avait aussi décidé de se cacher. Puis elle prit fermement la dague usée de l'ancien roi.

Elle allait pour passer la porte quand tout à coup...
Grâce à un réflexe inhumain, tout son corps et sa tête se déporta vivement sur le côté pour esquiver un coup. Une légère entaille rouge apparue sur sa joue, la lame d'une dague l'avait effleurée et un tout petit filet de sang se mit à couler. Dans la seconde qui suivit, Ixiniaä, avec une extrême dextérité, fit pivoter la vieille dague dans sa main pour donner un violent coup de bas en haut vers cette ombre qui avait engagé le combat. De petites mèches de cheveux se mirent à flotter dans l'air doucement... Ixiniaä n'avait, elle aussi, qu'effleuré son agresseur.

Toute cette action précipitée venait d'aboutir à une impasse. L''archère sentit la pointe de la lame la piquer au niveau de sa gorge. Mais elle tenait également son adversaire en respect, sa lame usée venait de faire pression sur ses côtes.
Elle tourna la tête pour regarder à qui elle avait à faire avec une mine sévère et une envie de meurtre perceptible...
C'était Shoshuro Tsukiko, la reine...
Leur regard se croisèrent puis Ixiniaä la remarqua... la marionnette... Elle était là...

D'un geste vif, elle déploya une de ses petites ailes pour donner un coup rapide dans le bras de la souveraine qui tenait l'arme puis se dégagea en reculant de quelques pas retirant également la pression qu'elle exerçait sur la marionnettiste. Son adversaire n'avait pas daigné réagir plus que ça.

"Joli coup humaine... Tu as presque failli me surprendre."
Le filet de sang avait coulé jusqu'au coin de la bouche d'Ixiniaä. Du bout de la langue, elle gouta son propre sang et afficha un sourire.
"Je n'apprécie guère qu'on me blesse, même superficiellement... Tu ne tiens donc pas à la vie ?"

Malgré ses paroles et sa légère provocation, la marionnette obligeait la jeune Ixiniaä à rester sur ses positions et sur la défensive.

[Shoshuro Tsukiko]

Le regard froid de la reine se posa sur l intruse.
La mouche rentre dans l antre de la veuve noire, c est elle qui ne tient pas à la vie.

"Que de risques, que de risques...
Tu réagis vite et précisément, mais cela reste une technique simpliste et limité car tu combats à l instinct. Une petite mouche inexpérimenté qui s attaque à bien plus gros qu elle..."

La marionnette tourne la tête de temps en temps, comme si elle cherchait quelque chose pendant le dialogue.
Tsukiko avait noté que Ixiniaä Naha ne comprenait pas la magie, pendant les combats dans le monde de jack cela c était révélé évident. Comment avait elle passée la barrière de protection de Kyso?

"Ou est la personne qui t as fait rentré ici?"

Aucune émotion ne se lit sur son visage, ni peur, ni haine, ni colère, ni excitation...
Elle est prête à un éventuel assaut du petit monstre, sans compter que si nécessaire c est Kyoso qui parera les coups...

[Ixiniaä Naha]

L'ambiance était tendue entre les deux reikonnes. L'une comme l'autre ne savait, au final, que peu de chose sur son opposante. Cependant, la reine faisait, semble t-il, l'erreur de sous estimer la lieutenante de La Main Noire.

Ixiniaä afficha un large sourire comme si elle visualisait déjà sa propre victoire. Elle commença par bouger lentement sur le côté gauche pour tourner autour de Tsukiko et son regard ne pouvait s'empêcher d'être absorbé par celui de son adversaire même si elle jetait de brefs coups d'oeil par moment à la marionnette qui bougeait la tête sans arrêt.

"Une petite mouche tu dis hein ?"
Elle se mit à rire haut et fort, un rire démoniaque qui glacerai le sang de n'importe quel être humain... Mais Tsukiko semblait calme.

"Je dois bien avouer que la compagnie des hommes a quelque peu souillée ma force et m'a rouillée mais ne crois pas que je ne suis qu'un misérable insecte sans aucune expérience... Tu t'en mordrais vite les doigts."

L'erinnye faisait jouer de sa dague en la faisant tourner dans sa main droite montrant ainsi sa dextérité et sa maîtrise dans le maniement de l'arme blanche puis la fit voler rapidement entre ses deux mains. Elle jouait avec sa proie, s'amusait de la situation.

"Je crois même... que nous sommes plus semblable que tu ne le penses... Bien que ça me fasse mal de le dire..." Ixiniaä cracha à terre sur ces mots puis continua.
"Tu veux savoir qui est la personne qui m'a fait rentrer ici ? Vois-tu quelqu'un d'autre à part toi et moi ? Il n'y a personne..."

En effet, il n'y avait personne d'autre... Et pourtant, la jeune reikonne sentait qu'on l'observait... Elle jeta de furtifs regards pour inspecter la pièce sans pourtant autant délaisser Tsukiko. Une inattention trop prolongée, et la reine pouvait fondre sur elle.
Elles étaient seules... Mais cette sensation d'être épiée, Ixiniaä ne l'inventait pas. Son sourire s'effaça. Elle regarda Tsukiko puis... ses yeux se posèrent sur la marionnette. Cette dernière la dévisageait... Se pourrait-il que... ?
La rôdeuse doutait mais elle commençait à parfaitement le sentir... Cette sensation venait de la marionnette. Kyoso la regardait... Ce n'était pas juste un jouet et une arme qui avait ses yeux posés au hasard sur quelque chose, non ! Kyoso regardait...
Ses sens la trompaient elle ? Ixiniaä fit un pas en arrière et repensa aux paroles du démon...
*La marionnette est très dangereuse...*

[Shoshuro Tsukiko]

"Ne crois pas que je te compare à une mouche pour tes ailes... Ou que je te trouve inexpérimenté au combat.
Mais c est bien pour ton comportement que je te donne ce nom.
Tu veux me voler, m espionner, me tuer... peut importe en fait. Je brille à tes yeux et comme un insecte attiré par la lumière, tu fonces tête baisser dans le feu."

Elle marque une pause, observant les parties visible de son visage. De la crainte... Une simple et discrète crainte ainsi que de la méfiance. Kyoso inquiété la semi-humaine.

"Tu recules devant Kyoso... Ton instinct de survie est plus développé que je ne l aurait cru. Ton âme est peut être même utilisable qui sait..."

Elle rengaine sa dague contre toute attente.

"Nous ne combattrons pas ici, en tout cas tu n en as pas l intérêt maintenant."
En effet les gardes pouvaient intervenir à tout moment et même si l intruse semblait peu réfléchis, elle tenait à la vie.
La souveraine observa la salle: tout y était bien rangé. Le vol était donc à exclure.
Espionnage ou meurtre donc?
Au vus de sa manière de combattre et de sa rage, le meurtre était plus plausible.
Jouons donc ce coups pensa t elle.

"Ma mort c est ce que tu désires.
Ce n était donc à la base qu une mission de reconnaissance, sinon tu ne te serait pas annoncé à l entrée du château et tu te serais caché pour m agresser ensuite.
Tu ne me connais pas, donc ce n est pas à moi que tu en veux mais bien à la reine...
Pourquoi vouloir me tuer?
Et attention... Ne soit pas sincère, mais soit honnête. La différence entre les deux est importante,  l un est le paraitre et l autre est l être."

Tsukiko était comme passée dans une phase de négociation et d interrogatoire. Jeter en cellule ou tuer Ixianaä Naha n était peut être pas la solution. Cela dépendrait de ses réponses en fait.

[Ixiniaä Naha]

La jeune femme n'était pas plus étonnée que ça de voir la reine rengainer sa dague. Cependant, elle n'était pas prête à faire de même, bien qu'elle n'avait pas l'intention non plus de se battre.
Ses sens restaient en alerte. Même si Shoshuro Tsukiko paraissait désormais désarmée, la marionnette était toujours présente... Et elle était une arme à sa façon.

"Hin hin... Tu as l'air tellement sûre de toi pauvre folle... J'ai des ambitions bien plus grandes que ton simple trône.
Te voler ? Je n'en ai que faire... T'espionner ? Ma foi, le mystère qui t'entoure toi et cette marionnette est, je dois l'avouer, assez intéressant, même si ça ne reste qu'un simple divertissement... Te tuer ? Ce n'est pas forcement dans mes projets, mais si tu restes sur mon chemin, c'est surement ce qu'il t'attendra..."

Elle commençait à se détendre un peu malgré Kyoso. Tsukiko ne combattrait pas... Pas sans savoir ce qu'Ixiniaä projetait. Et ça, la reikonne était certaine que son adversaire n'en avait aucune idée.

"Pour reprendre la comparaison que tu aimes tant, je suis une petite mouche qui tourne autour de la grosse bouse que tu es car tu te trouves sur le chemin que je dois prendre et que tu es un des pions que je dois franchir. Ce que je désire le plus ce n'est pas toi... Ce n'est pas simplement ce Royaume et ce trône... C'est bien au delà... Ce n'est pas comparable..."

Dans le couloir, des bruits de pas se faisaient entendre. Un groupe de soldats arrivaient en courant vers les quartiers royaux. Un léger sourire s'afficha, c'était le salut d'Ixiniaä qui arrivait à toute jambe...

"J'espère avoir été assez honnête pour toi, même si les détails de mes désirs, je les garde pour moi. J'en ai déjà trop dit."
L'archère donna un rapide coup d'oeil en direction de la porte.
"J'ai bien l'impression qu'on a de la visite. Je ne compte pas m'éterniser ici, j'ai des affaires à ramener..."

Elle montra la vieille dague usée et sa besace où des parchemins et des cartes dépassaient, tout sourire, fière d'avoir pensé à conforter son alibi de base.
Les gardes venaient d'arriver à la porte. Avec crainte, ils regardèrent leur reine tout en entrant seulement de quelques pas.

"Ma reine, je vois que vous avez trouvé l'intruse. Que devons-nous faire d'elle ?"
Tous les regards venaient de se tourner vers la reine. Même le regard de la lieutenante de La Main Noire qui était amusée par la situation et par la peur presque naturelle qu'imposait Shoshuro aux gardes du château... Des rumeurs prétendaient qu'elle avait, à ce jour, déjà tué un bon nombre de gardes pour... incompétence...