Forum Sistearth

Seperyan, 9ème jour de Suerti.

Galzbar se trouvait sur l'île du Flambeau. Ces derniers mois, il avait beaucoup voyagé et rencontré beaucoup de gens de tous horizons, tsuchis, reikons, seizons, mizus. Il avait aussi pu faire des rencontres plus insolites. Ainsi, il avait croisé la route de Dan Dark, d'Effroi, de Krank, de Ribéria...et du seigneur Triton, libéré de sa prison. Et aujourd'hui, il était allé rendre visite à Namatséa. Galzbar venait d'installer son campement non loin de celui d'un seizon qui était de passage quand il les entendit. Les tambours...

Karkann était envahie. Les tambours de guerres retentissaient, leur rythme rebondissait sur les vagues et atteignaient les oreilles du sorcier. Les cors de guerre raisonnaient aussi dans les airs, demandant à quiconque les entendaient de se rassembler immédiatement sur la capitale. Thorzakh reçu bientôt la visite d'un hibou royal. Oniria demandait des renforts dans les plus brefs délais. Toute personne capable de se battre était appelée à se joindre à la défense de Karkann de toute urgence. Une escouade mizue s'était infiltrée sur nos terres et avait capturé un totem. Ce n'était qu'une question de temps avant que leurs renforts n'arrivent.
Laissant en plan le seizon et leur campement, Thorzakh sauta à dos de sa jeune monture, et sans perdre une minute, traversa l'île en direction du totem Tsuchi.

Shankaryan, 13ème jour de Suerti
Thorzakh avait chevauché nuit et jour, ne s'arrêtant que pour abreuver et nourrir sa licorne. De loin, déjà, il avait aperçu les fumées venant du Nord de l'île. Les mizus avaient déjà commencé leur forfaiture. Karkann, pourtant jalonnées de ses innombrables tours de gardes, était aujourd'hui en proie aux flammes de la guerre.
Les tambours n'avaient cessé de battre depuis plusieurs jours, à un rythme frénétique censé galvaniser les armées de la capitale. Galzbar arriva sur le champ de bataille en plein milieu d'une escarmouche. Empy s'était honteusement approché afin de provoquer l'avant garde Tsuchie, pendant que ses compatriotes saccageaient les tours plus au nord. Un détachement Tsuchi s'était alors acharné sur l'archer. Résistant tant bien que mal, il ne tenait qu'à peine debout quand Thorzakh, vint lui porter le coup de grâce.
Ce jour portait bien son nom : Shankaryan, le jour de Shankara. En effet, la déesse avait été clémente avec ses enfants.
Malheureusement, après Shankaryan vient Sorayan...

Sorayan, 14ème jour de Suerti
Triste jour que le jour de Soraya.
Ce jour là, Thorzakh s'était précipité vers l'arme de siège mizue, afin de tenter de la saboter. Mais alors qu'il était arrivé à destination, les cors de guerre retentirent derrière lui, et il fut témoin, impuissant, du massacre qui s'ensuivit :
tous ses compagnons, sans exception, furent massacrés, un par un, écrasés par l'impressionnant rouleau compresseur de l'armée mizue.
Thorzakh s'était juré de ne pas y repenser, mais pourtant...en cet instant précis...sa rage n'avait d'égale que sa peine, et il se rendait bien compte que des moyens conventionnels ne suffiraient pas pour repousser l'ennemi. Il fallait trouver une solution, et vite. Car même doucement, l'armée mizue avançait inexorablement et dangereusement en direction de Kyaro.

Oniryan, 17ème jour de Suerti
Quelques jours s'étaient écoulé depuis le massacre, mais les deux peuples étaient toujours là, campant sur leurs positions. Le peuple Tsuchi défendait courageusement leurs terres, honorant Shankara de son mieux.
Et aujourd'hui, l'offensive reprenait. Aujourd'hui, le grand général mizu, Yoda en personne, serait la cible des guerriers Tsuchis. Galzbar, Akro et Temüdjin avaient formé une petit esquadron. Dès l'aube, ils partirent donc assassiner le général des armées ennemies.

Les sorts et malédictions fusèrent tels des feux d'artifice, violets, rouges, verts...tous dirigés vers Yoda. Mais celui-ci était protégé par un artefact magique d'une grande puissance, et les sorts de Thorzakh n'eurent pas l'effet désiré. Encore une fois, il manquait de puissance, et même si ses frères d'armes étaient plus puissant que lui, cela ne suffit pas à tuer l'archer. Alors que déçus, les trois sorciers ne pouvaient qu'attendre le retour de flamme, une flèche vint se planter dans le corps du général. Une sentinelle postée sur une tour à proximité avait assisté au combat et, voyant la situation, prêta main forte au petit groupe. Yoda tomba donc au combat.

Thorzakh honora la bravoure du général, prononça une prière à Shankara pour la remercier de sa bienveillance, puis se replia.

Gron, Akro, et Thorzakh avaient décidé de contourner l’ennemi par l’Est du lac afin de tenter de les prendre en tenaille. C’est ainsi qu’après quelques jours de marche, les combattants avaient renforcé le front Est, rejoints par Temüdjin et Mahîna, et préparèrent leur assaut.
Mais les mizus avaient invoqué de dryades qui, camouflées dans la forêt, avertirent rapidement leurs maîtres. Tant pis pour l’effet de surprise, il fallait désormais agir rapidement.
C’est donc dans la précipitation que les tsuchis se ruèrent sur l’ennemi, et tuèrent leur cible. Mais Galzbar, épuisé par la longue marche forcée qu’il venait d’effectuer, du s’abriter dans la forêt, non loin des sentinelles invoquées. C'est dans la nuit qu'il tomba sous leurs attaques.

La bataille continua quelques jours, et la progression des mizus ralenti. S'éloignant petit à petit du totem qu’ils avaient capturé, leur progression sur nos terres devenait d'autant plus difficile. Ils devaient en effet garder une partie de leur effectif pour protéger leurs arrières et leur route de ravitaillement, tout en gardant une force de frappe suffisamment conséquente pour contenir les assauts répétés des Tsuchis, enragés par l’affront fait à Shankara. Ils devaient aussi se protéger des tours de défense qui abattaient leurs pluies incessantes de flèches meurtrières.
Les mizus avaient bien réussi à mettre plusieurs de ces tours hors d’état, mais ils étaient alors proche de leur point de ralliement, et régulièrement réapprovisionnés par totem. C’est ainsi que la bataille commença à stagner.

C’est alors que plusieurs décisions furent prises. Des renforts furent appelés chez les peuples reikons et seizons. Ainsi, le royaume tsuchi ouvrait les portes de leur capitale à ceux des  autres peuples qui souhaitaient prendre part à la bataille.
Les mizus avaient en effet des ennemis ailleurs que chez les tsuchis, et bientôt, quelques seizons prirent part à la bataille. Même un reikon était venu, et commençait sa danse meurtrière ! La fameuse demi-démone, Ixinãa Naha, détestée par beaucoup pour son comportement souvent égoïste et belliqueux, mais surtout crainte par tous pour son habileté au combat ! La générale des armées reikonne était à elle seule aussi meurtrière que tout un bataillon !

En accord avec le conseil royal et avec les conseils avisés et corrections d’Akro, Galzbar dessina les plans de ce qu’on appellerait plus tard « Le dragon à deux tête de Kyaro ».
Une fois ce projet terminé, Karkann deviendrait une forteresse imprenable, et plus aucun ennemi ne pourrait réussir à envahir la capitale de la sorte.

Et pour cause : des dizaines de tours seraient érigées, de nouveaux quartiers militaires seraient installés à proximité de chaque totem, et ceux-ci seraient surveillés nuit et jours par des tireurs d’élites. Pas même une souris ne passerait sans que le conseil royal n’en soit avisé et donne immédiatement ordre de faire feu ou non…
Biensur l’ordre de tirer à vue sur tout mizu était permanent. Et chaque soldat, chaque sentinelle, chaque personne portant ou sachant porter une arme sur l’île le savait. En bref, Karkann serait bientôt et définitivement imprenable. Galzbar pourrait enfin dire sans crainte de faire erreur que son peuple serait en sécurité au moins sur son île capitale.

Ainsi, ingénieurs, architectes et architectes militaires se rassemblèrent et commencèrent leur besogne, alors même que les troupes ennemies commençaient à se retirer du champ de bataille.

Ainsi prit fin "La bataille de la persévérance". Ce n’était pas une victoire pour les tsuchis, même s’ils s’étaient battus avec toute la bravoure et tout le dévouement propre  à leur peuple. Mais cette bataille avait renforcé les liens entre les tsuchis, et leur avait rappelé qu’ils savaient se mobiliser, se serrer les coudes et persévérer dans des situations pourtant bien difficiles.