Forum Sistearth

J’avais tenté une analyse magique sur un chevalier noir, et avais aussitôt subi les foudres de l’ennemi. Perte de PV, malédictions. Le transfert de malédiction lancé eut l’effet inverse du but recherché. Lors d’un dernier effort, vain, je rampais en voulant me relever, un épais brouillard m’enveloppa.

Je me réveillais quelques heures plus tard dans un monastère. Les moines m’avaient trouvé à leur porte, et m’avaient accueillie. Je ne sus que plus tard que cet honneur n’étais du qu’au médaillon pendu à mon cou, offert par mes parents, anciens membres éminent du dogme de l’éternité. Tous les membres s’offraient une retraite depuis plus de 300 ans. J’appris tout d’abord les bases théoriques durant mes 2 premières années, puis passai à la pratique. L’exercice fut long, mais quelques années plus tard, je contrôlais mon vieillissement.

Une autre tache nous incombait, récupérer toute sorte de savoir et le répandre discrètement et clairsemée graduellement parmi les générations suivantes d’humains, lorsque ceux-ci seraient apte à l’utiliser à des fins autres que la guerre.

Malgré tout cela, je n’étais pas satisfaite, je savais le monde toujours en danger, et mon instructeur me prit donc à part :
-   Je sais que tu désires repartir, mais il y a quelque chose que nous ne t’avons jamais expliqué.
-   Serait-ce la réponse à la question qui m’a toujours traversé l’esprit ?
-   Oui. Pourquoi tes parents sont morts malgré leur enseignement ici. Lorsque tu as reçu ta formation, il n’est pas pour but de retourner à la civilisation. Si tu décides de faire ceci, tu auras 2 choix possibles, avoir oublié soit tes connaissances antérieures, soit tes connaissances postérieures à ton arrivée.
-   En clair, soit je décide de vieillir à nouveau normalement, soit d’être obligé de réapprendre tout ce qui a fait ma vie (compétences, langues, métiers).
-   Tout ce que je peux te souhaiter, c’est de choisir de manière réfléchie, car tu ne pourras revenir parmi nous que si tu conserves nos connaissances.
-   Mon choix est tout fait, mes parents préféraient largement le monde normal, j’ai juste quelques histoires à terminer, mais un jour ma place sera ici.

Quelques jours plus tard, je commençais mon périple vers la nouvelle capitale mizue, incapable de me défendre, et me demandant si finalement la connaissance de la vie éternelle me serait vraiment utile.

Lors des premiers temps, je dormais dans les bois, où je m’étais construit un petit cabanon. Ma préférence pour la vie en ermite, surement due au fait que je ne savais si le monde était toujours peuplé d’êtres humains, le devait aussi à l’oubli de certaines connaissances obtenues pendant mon séjour au monastère. Tout ce qui lui était antérieur, ou représentait un danger pour l’Homme, ne faisait plus corps avec mon esprit. Cependant, je me souvenais, ou pensais me souvenir, d’une séance avec mon instructeur. Cette dernière faisait référence au bâton fumigène (plus connu sous l’appellation bâton du brouillard). Il s’agissait en fait d’un bâton fendu, créé par un mage, un sorcier et un forgeron, et qui permettait, tout le monde s’en doute, de créer du brouillard. L’ennemi n’était pas capable de faire la différence entre les différents combattants à moins d’1 mètre, alors que son détenteur et ses alliés gardaient leur champ de vision complet. Il me manquait tout de même plusieurs informations. Etait-ce un mythe ou une réalité ? Si réalité, qui le possédait ? Avait-on oublié sa capacité ? Avait-on oublié l’invocation et le parchemin la contenant ? Mes seules certitudes concernant le parchemin concernaient le lieu où il se situait, mais sur cela je n’en dirai pas plus, ainsi que seul ce bâton là permettait de s’en servir. Tout autre bâton ne supportait pas la charge nécessaire à sa réussite, même si je savais aussi qu’un mage ou un sorcier de niveau 10 étaient capables d’obtenir un résultat. Même si celui-ci devait permettre à l’ennemi de voir à 3 mètres au lieu d’1, cela laisse malgré tout un avantage.

Lorsque j’eus exploré et découvert l’existence d’autres humains, je décidai de reprendre mon voyage vers le royaume mizu. J’avais appris que ce dernier se trouvait désormais sur une ile, Enkyuü, et que sa capitale portait le nom de Miraya. Il ne me restait plus qu’à y parvenir.

Quelques jours après, je tombais sur une ferme, mais ne sachant si jetais sur le nouveau monde ou sur les anciennes terres connues sous l’appellation de sanctuaire, je décidais de rester méfiante.  Malgré tout, j’approchais, et me retrouvais menacé quelques mètres plus loin par cinq enfants armés pour la plupart d’épées en bois. Un homme s’approcha :
-   Qui êtes-vous ?
-   Je m’appelle Wendy, je ne fais que passer, je me suis perdue.
-   Et d’où viens-tu, rajouta-t-il
-   Des forêts à l’ouest, j’y ai construit ma cabane.
-   Alors tu n’es pas si perdue que ça, tu…
-   Avais perdu la mémoire après un accident, l’interrompais-je.  Ayant recouvré une partie, je me suis mise à la recherche de mon village, mais soit j’ai commis une erreur, soit votre ferme est sur mon chemin.
-   Baissez vos armes les enfants, son histoire m’a l’air vraie.
Les enfants obéirent, et je fus conduite à l’intérieur dans le calme. L’homme me présenta ses rejetons, de l’ainé au cadet. Après une longue discussion, il insista pour que je reste, la récolte approchais, il manquait de main d’œuvre (3 petits étant trop jeunes), et je pouvais bien attendre quelques mois de plus, histoire de me remémorer un peu mieux et éviter les erreurs de chemin.
Je continuais à m’entrainer discrètement durant 3 semaines, jusqu’au soir ou Eric, le cadet, déboula dans l’étable et stupéfait de me voir léviter me lança :
-   Moi aussi plus tard je veux apprendre la magie. Mon papa était un grand magicien il y a longtemps, mais il a tout arrêté lorsque les chevaliers noirs ont débarqué.
-   Tu veux dire que c’était un mage ?
-   Oui, et puissant en plus, mais pas assez pour battre ces ennemis là.
-   De quels ennemis parlez-vous ? rumina son père qui venait d’entrer
-   Wendy peut voler papa.
-   Je m’étais suspendue à la corde
-   Elle était au milieu de l’étable, et elle n’avait pas de corde. Reprit Eric
-   Heu, hé ben, bredouillais-je
-   Quel village cherches-tu déjà ?
-   Miraya, mais je n’avais rien dis encore.
-   Mes amis m’appellent Grant, jeune et future apprentie mage. Fais en autant, et dans 2 semaines dés que les récoltes seront finies, je t’indiquerai comment rejoindre l’ile dEnkyuü facilement.
Comme promis, lorsque mon aide devint inutile, il m’expliqua comment rejoindre mon étape finale. Je lui jurai de repasser faire une récolte ou deux lorsque le monde serait devenu sur (mon retour au monastère pouvait bien attendre 2 ans de plus, vu que j’étais désormais éternelle). Lui m’attesta que ce ne serait que lorsque le monde serait débarrassé des hordes de chevaliers noirs et que le jour de leur retour on combattrai cote à cote. Le parcours ne me prit que 3 jours, pour arriver enfin à mon histoire présente.